La fatigue chronique liée aux maladies auto-immunes est l’un des symptômes les plus handicapants dans le quotidien des malades.
Après avoir lu beaucoup d’articles et aussi écouté plusieurs podcasts sur le sujet, ma conclusion est la suivante (et tous les professionnels de santé vous diront la même chose) : la fatigue est une pathologie à part entière.
Il y a une grande différence entre la fatigue liée à la maladie chronique et la fatigue liée à l’épuisement dû aux tâches du quotidien (travail, famille, sport, stress…).
La fatigue engendrée par la maladie est spontanée, elle apparaît sans prévenir.
Elle se caractérise par trois types de manque d’énergie : physique, intellectuelle et mentale.
Chaque type entraîne des conséquences sur notre quotidien et bouleverse notre vie. Ces trois énergies, étroitement liées, créent un labyrinthe duquel il faut essayer de sortir, même quand le parcours se complique perpétuellement.
Comment mesurer votre état de fatigue ?
Vous est-il déjà arriver d’avoir un fou rire sans raison, dans une situation qui n’est pas censée être drôle. “ Ce sont les nerfs qui lâchent !”
Comme évoqué précédemment, reconnaître les signaux de la fatigue est primordial, et ils sont différents en fonction des trois types d’énergie.
Gardons en tête que les signaux sont différents pour chacun d’entre nous, d’où l’importance de bien comprendre son état physique, mental et intellectuel. Voici comment je reconnais mes états de fatigue :
- La fatigue physique est assez facile à reconnaître. On a les batteries à plat. Je me souviens de moments où je n’arrivais même plus à soutenir ma tête. Je la trouvais trop lourde et voulais juste la laisser tomber en arrière. En plus de tous ces symptômes, la maladie de Crohn en ajoute d’autres encore plus handicapants. Un corps immunodéprimé réagit plus vite à la fatigue. Pour ma part, l’eczéma et les douleurs articulaires s’invitent quand je suis vraiment très fatiguée. Je dis toujours : “mon genou est fatigué !“
- La fatigue mentale est pour moi la plus difficile à détecter. Pendant longtemps, je ne me suis pas autorisée à être triste, en colère ou agacée. J’ai toujours voulu “rester forte”. Je me suis finalement rendue compte que prendre conscience de mes états d’âme, les comprendre et les accepter, était en réalité une vraie force. Si je suis irritable, ce n’est pas parce que les autres sont plus agaçants que d’habitude, c’est que je réagis “à fleur de peau” à cause de la fatigue. De même, il m’arrive de me sentir triste ou en colère sans raisons apparentes. Il m’est même déjà arrivé de fondre en larmes spontanément dans ma voiture sur la route du boulot… La fatigue ! La charge mentale liée à la maladie prend déjà une place assez importante, si l’on ajoute la fatigue, difficile de voir le bout du tunnel.
- La fatigue intellectuelle survient quand je travaille beaucoup. Je suis organisée et concentrée. Je peux faire plusieurs choses à la fois sans perdre le fil. Mais il arrive de temps à autre d’être incapable de me concentrer sur la tâche la plus basique qui soit comme me préparer un repas ! J’oublie ce que je suis en train de faire, je commets des erreurs grossières. Bref je fais n’importe quoi ! À ce moment-là, je sais que je suis fatiguée sur le plan intellectuel.
Mesurer l’impact de la fatigue au quotidien
Quel est l’impact de cette fatigue dans ma vie ? Beaucoup d’entre nous, avec un travail, une famille, des responsabilités du quotidien, ont comme premier réflexe face à la fatigue de ne pas s’écouter. “Si je ne le fais pas, personne ne va le faire…” ou encore “je peux surmonter cette fatigue, je ne veux pas laisser la maladie diriger ma vie”. Il est très facile de s’oublier dans ces moments-là, on s’enfonce dans un cercle vicieux jusqu’au moment où tout lâche, le mental, le physique et l’intellectuel.
Alors quand on a tendance à s’oublier et à refouler cette fatigue, comment reconnaître les signes ? Et pourquoi est-il primordial d’intégrer et de réagir dès que les premiers apparaissent ?
Soyez attentif à vous-même ! Je ne le dirais jamais assez, personne d’autre que vous ne peut exprimer ce que votre corps et votre mental veulent dire. Écoutez-vous ! Vous avez besoin d’eux autant qu’ils ont besoin de vous ! Prenez soin d’eux, personne ne le fera pour vous ! Quand votre corps ou votre mental vous envoient des messages, c’est rarement anodin. Douleurs, maux de tête, tristesse, colère, agacement, etc. Prenez conscience de ces signaux avant qu’ils ne deviennent de plus en plus forts.
“Si tu écoutes ton corps lorsqu’il chuchote, tu n’auras pas à l’entendre crier”
Yogini Crohnie Tip : La sieste de 10 ou 20 min
La micro-sieste a changé ma vie ! J’ai commencé à faire des micro-siestes pendant le premier confinement, parce que j’étais trop fatiguée. Je me disais que personne n’allait s’en rendre compte et effectivement personne ne s’en est rendu compte ! Et c’est très vite devenu une habitude… oops !
Finalement 10 min ou 20 min, c’est pas grand chose dans le temps de travail. C’est le temps d’une pause café. Mais c’est tellement plus efficace ! Et je vous promets que quand on atteint un niveau de fatigue extrême, on tombe très vite dans un sommeil profond et réparateur. Voilà ce que nous dit Passeport Santé :
“ Les chercheurs ont demandé à des pilotes de la NASA de faire une sieste quotidienne de 25 minutes. Ils ont ensuite subi des tests de motricité. Les chercheurs ont remarqué que ce laps de temps, pourtant court, améliore leur attention ainsi que leurs performances. “
Il est également prouvé que la micro-sieste accroît la productivité, améliore la mémoire et réduit le stress.
Je conseille aussi aux accros au café comme moi, de boire un petit expresso juste avant.
N’hésitez plus ! Dormez un peu, mais n’oubliez pas votre réveil !