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Témoignage : stress et diarrhée

Pour ce sujet hautement glamour, j’ai décidé de donner la parole à quelqu’un d’autre. Pourquoi ? Parce que la maladie de Crohn couvre tellement de symptômes que nous n’avons pas tous les mêmes. Dans mon cas, je ne souffre pas de diarrhées lors de poussées. C’est plutôt le contraire qui m’arrive ! Cette idée d’article m’est venue lors d’une discussion avec Benjamin qui souffre de diarrhées en période de stress. Je lui ai donc proposé de nous partager son histoire et son expérience de Crohnien.

Benjamin Murcy

« On m’a diagnostiqué la maladie de Crohn à l’âge de 18 ans. Aujourd’hui j’en ai 38, soit vingt-ans de vie commune avec Crohn. Les noces de porcelaine !

Au début, dès que je mangeais gras ou trop de fibres, je ressentais des douleurs dans le ventre plus ou moins aigües. Ça ne m’avait pas trop alarmé, j’avais déjà l’habitude. 

Pendant ma première année de BTS, de nombreux éléments de ma vie me déplaisaient et je déprimais beaucoup. Après chaque repas, j’avais l’impression de recevoir des coups de couteau dans le ventre. Il m’arrivait même de me plier en deux dans le métro tellement je souffrais. Et quand j’arrivais à l’école ou rentrais chez moi, je courais aux toilettes pour me vider. Le jour où j’ai vu du sang dans mes selles, j’ai averti mes parents et mon médecin. La suite fut une succession de coloscopies et de prises de traitement. Par chance, l’inflammation n’était pas grande. On l’avait diagnostiqué « à temps ». 

Il m’a fallu donc revoir mon alimentation. Heureusement, je ne fumais pas et ne buvais presque pas d’alcool.

Pourtant, je remarquais que les diarrhées et les poussées étaient encore présentes. Mon médecin m’a rappelé que l’anxiété et le stress constituaient des facteurs importants aussi bien sur ma condition mentale que physique. Il m’a vivement conseillé de reprendre le sport.

J’ai détesté mes études de BTS Informatique. Non seulement, il fallait gérer ce dégoût et accepter d’avoir une maladie qui me suivrait le restant de mes jours. À 18 ans, on pense qu’on est invincible, qu’on est à l’abri. C’est troublant de faire face à sa vulnérabilité d’être de chair et de sang si tôt. 

Après deux années de dépression et de diarrhées, j’ai décidé de changer de cursus et de suivre des études de communication. En plus de cela, je me suis inscrit à un club de tae kwon do. En l’espace de quelques semaines, j’ai vu des différences incroyables. Mes études me plaisaient beaucoup et mes séances de sport m’aidaient à évacuer le stress et toute cette colère accumulée. Je gérais mieux les poussées.

Du tae kwon do, je suis passé à l’aïkido où j’ai découvert l’art de la méditation et les prémices du yoga. En 2009, il m’a fallu déménager et quitter mon club d’aïkido. N’ayant pas les possibilités financières de continuer, j’ai demandé conseil à mon professeur qui m’a dirigé vers le yoga. Je l’ai écouté. Désormais, cela fait onze ans que je le pratique assidûment auprès de plusieurs professeurs. Comme Myriam, je suis persuadé que le yoga participe à ma rémission. J’ai appris à respirer et à me poser dans ma vie. Cependant, je ne suis pas à l’abri du stress. Dès que celui-ci est trop dur à gérer, je pars en diarrhée. Mais les épisodes sont moins fréquents. Et quand je détecte l’arrivée d’une poussée, je sais que je dois avant tout me reposer et éviter de donner à mon corps trop de fibres, de céréales ou d’aliments riches (difficile quand on adore le fromage !). 

Quoi qu’il en soit, le yoga est mon compagnon de voyage. Plus que ça, c’est une véritable discipline spirituelle et un mode de vie que j’essaie d’appliquer au quotidien. 

Bien entendu, il n’y a pas que le yoga qui apporte ce type de bienfaits. À vous qui me lisez, je vous invite à vous investir dans une pratique sportive, méditative ou artistique. Elles nous aident à mieux vivre la maladie et à nous apporter des instants de joie. »

Un grand merci à Benjamin pour son partage d’expérience de Crohnien. Si vous aussi souhaitez faire part de votre témoignage, n’hésitez pas à me contacter !

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